Le tiers-lieu se définit comme étant un lieu intermédiaire entre le lieu de vie et de travail; il peut être virtuel ou réel, rural ou urbain. Il s’agit d’un lieu où se rejoignent des individus qui ont un sentiment d’appartenance à une communauté locale. Il n’y a pas de tiers-lieu type, chaque espace a sa propre finalité, mais ils ont tous pour objectif d’être un lieu de socialisation, cherchant également à véhiculer les savoirs et savoir-faire de chacun, pouvant ainsi faciliter l’innovation. Ce sont des lieux à haute valeur ajoutée pour l’Homme et le territoire.
Visant tout d’abord à servir l’Homme dans sa globalité, c’est surtout pour les tiers-lieux professionnels que l’expression est connue. Il s’agit d’un nouveau lieu pour y trouver des opportunités de rencontres. Ce modèle séduit de plus en plus les actifs dont l’argument de la qualité de vie au travail est un élément essentiel.
Les tiers-lieux évoluent en fonction des personnes prenant part à l’aventure de ces espaces hybrides. L’esprit collectif est ainsi mis en avant, chacun cherchant son équilibre entre l’entraide collective et une démarche individuelle. Ces tiers-lieux peuvent prendre part dans des structures déjà existantes: dans un restaurant, une entreprise, une gare, etc.; ou bien devenir un espace à part entière. La diversité des espaces tiers-lieux est très vaste, ce qui les fait converger est la philosophie, les valeurs qui s’en dégagent. On peut en identifier quatre groupes, selon les besoins de chacun: les espaces où s’échangent des services, où l’artisanat prime, où l’agriculture est le centre du projet, où le système éducatif propose des alternatives d’apprentissage. Lequel est fait pour vous?
Favoriser l’échange de services
Ces différents lieux favorisent la mobilité des acteurs ainsi que leur rencontre dans le but de créer une innovation commune et faire grandir les acteurs.
Les espaces de coworking
Les espaces de coworking correspondent à un “centre de travail partagé” où des porteurs de projet et indépendants échangent des services, des savoirs. Il s’agit du tiers-lieu le plus répandu. C’est aussi un lieu de réseau où se créent des partenariats et où l’on prend des contacts pour développer sa propre activité. Ces personnes partagent des centres d’intérêts, des besoins communs. Lieu de stimulation et d’innovation, les générations X et Y sont très friandes de ce nouveau modèle de travail, plus basé sur l’autonomie et la créativité. Les espaces sont équipés de salles de réunion, de cabines téléphoniques insonorisées, de matériel numérique (imprimante, rétroprojecteur, connexion wi-fi, etc) nécessaires pour travailler dans des conditions optimales.
Les espaces collaboratifs
Assimilables à des intranets, ces espaces collaboratifs existent à travers le numérique, via des plateformes web collaboratives. Les personnes y prenant part se rassemblent autour d’un intérêt commun. Les membres échangent des informations, des idées, capitalisent leurs connaissances. Le partage des ressources y est simple, il est possible d’y avoir accès à tout moment. Ce dispositif est mis en place par des entreprises en quête de nouvelles inspirations, de nouvelles idées; elles demandent la participation d’individus souvent hors de sa propre entreprise pour favoriser la créativité et l’objectivité.
Les centres d’affaires
Les centres d’affaires permettent à des entreprises souvent en création, de louer un espace équipé pour travailler. Ils sont implantés dans des lieux prisés, en métropole. Les avantages de ce type de tiers-lieu s’articulent autour de la flexibilité et de la praticité, les personnes s’y installant restent généralement sur une courte durée, d’une journée à plusieurs mois. L’offre est large: il est possible de louer un bureau pour une ou plusieurs personnes, ou de travailler au sein d’un bureau partagé. Une entreprise peut louer des salles de réunion y domicilier son activité, participer à des événements internes ou bien demander le service d’accueil téléphonique. Tous ces services annexes sont généralement payants.
Les télécentres
Situés en zone rurale ou en zone périurbaine, les télécentres sont appréciés pour leur offre en services de communication et d’information. Les installations (ordinateur, internet) et logiciels sont partagés entre tous les occupants qui sont souvent des nomades cherchant à réduire leur isolement. Le télétravail est la conséquence de la fracture numérique, c’est pourquoi les télécentres sont idéals pour se décloisonner et travailler non loin de chez soi, favorisant ainsi l’entrepreneuriat local. Les domaines d’activité sont très divers. Des formations y sont dispensées en plus du service de base, le but étant de créer un environnement adéquat à l’apprentissage. Les cybercafés sont un des exemples de télécentre.
Les cafés associatifs
Deux business modèles se confrontent : soit il vous est possible de payer une durée, et vous pouvez consommer autant que vous le souhaitez durant ce laps de temps, soit vous pouvez acheter une boisson et vous installer et rester autant de temps que vous le désirer. Ces lieux sont adaptés pour que vous puissiez y travailler, vous y décontracter. Si cela semble contradictoire au premier abord, on devient vite adepte du concept. Vous pouvez travailler loin de chez vous et vous y sentir comme à la maison. Contrairement au coworking, ces espaces sont rarement considérés comme des lieux fixes de travail, mais plutôt comme des moments de travail agréables de quelques heures autour d’un café.
Les centres d’affaires
Les centres d’affaires permettent à des entreprises souvent en création, de louer un espace équipé pour travailler. Ils sont implantés dans des lieux prisés, en métropole. Les avantages de ce type de tiers-lieu s’articulent autour de la flexibilité et de la praticité, les personnes s’y installant restent généralement sur une courte durée, d’une journée à plusieurs mois. L’offre est large: il est possible de louer un bureau pour une ou plusieurs personnes, ou de travailler au sein d’un bureau partagé. Une entreprise peut louer des salles de réunion y domicilier son activité, participer à des événements internes ou bien demander le service d’accueil téléphonique. Tous ces services annexes sont généralement payants.
Les télécentres
Situés en zone rurale ou en zone périurbaine, les télécentres sont appréciés pour leur offre en services de communication et d’information. Les installations (ordinateur, internet) et logiciels sont partagés entre tous les occupants qui sont souvent des nomades cherchant à réduire leur isolement. Le télétravail est la conséquence de la fracture numérique, c’est pourquoi les télécentres sont idéal pour se décloisonner et travailler non loin de chez soi, favorisant ainsi l’entreprenariat local. Les domaines d’activité sont très divers. Des formations y sont dispensées en plus du service de base, le but étant de créer un environnement adéquat à l’apprentissage. Les cybercafés sont un des exemples de télécentre.
Échanger des savoir-faire artisanaux
En ces lieux, le DIY (Do It Yourself) et DIWO (Do It With Others) sont boostés. Les savoir-faire se partagent pour faire grandir les projets.
Les fablabs
Le fablab est un concept permettant à tout individu le souhaitant d’utiliser des machines, des outils pilotés par ordinateur. Ces machines sont utilisées par des individus désirant rendre concret leurs idées. Pour cela, un premier prototype est réalisé, permettant ainsi d’ajuster le modèle si nécessaire, de le faire tester par ses potentiels clients. L’objectif est souvent de rendre réel n’importe quelle idée ou de réparer n’importe quel objet. Il s’agit d’un lieu ouvert à tous, professionnels comme particuliers, mais certains profils sont plus présents, récurrents que les autres. Les personnes que l’on rencontre le plus souvent sont des artistes, des architectes, des entrepreneurs, des bricoleurs. On peut y aller pour créer selon nos envies, mais aussi pour apprendre des connaissances des autres individus s’y trouvant.
Les hackerspaces / makerspaces
Lieu de rassemblement des passionnés de technologie, d’informatique, il permet à chacun d’améliorer ses savoir-faire, de compléter ses connaissances, d’expérimenter. Des présentations, des conférences, des ateliers, workshops sont organisés afin de permettre des rencontres, apprendre tout simplement. Ils peuvent être affiliés à des universités ou être des structures indépendantes. L’utilisation de serveurs, machines, logiciels libres permettent aux “hackers” de développer leur projet.
Les boutiques partagées
Les boutiques partagées permettent à des entrepreneurs de partager un espace de vente. Certaines ont des ateliers intégrés permettant de travailler sur place. Ces boutiques sont thématiques mais sont toutes un lieu de création artistique. Les créateurs peuvent y exposer de manière temporaire ou permanente. Des ateliers entre créateurs sont organisés pour partager les expériences, les méthodologies, ou simplement un bon moment.
Les repair cafés
Malgré le nom que ce concept porte, les repair cafés ne sont pas seulement organisés dans les cafés, ils peuvent prendre place dans divers lieux tels qu’une salle des fêtes, un local associatif. Ils regroupent des personnes proches géographiquement cherchant à agir dans une logique de non-consumérisme. Les motivations des participants sont de natures très diverses: environnementales (réduction de l’utilisation des matières premières, de l’énergie), sociales (appartenance à un mouvement, une communauté), financières (revalorisation des objets, réduction des dépenses, aide aux personnes en difficultés). Ils combattent l’obsolescence programmée et donnent vie aux objets à travers de nouveaux usages, ou les répare tout simplement. On y trouve des idées, on apprend à réparer, on se décloisonne de l’idée du “tout jetable”.
Développer une communauté agricole solidaire
La recherche par les consommateurs de produits locaux se développe. Pour favoriser la consommation de produits locaux, et aider les producteurs à vendre leurs produits dans un périmètre réduit, plusieurs solutions ont émergé :
Jardin communautaire
Cette solution est pratique pour ceux souhaitant cultiver des fruits et légumes mais qui ne possèdent pas de jardin, mais aussi pour ceux qui souhaitent apprendre à cultiver leurs aliments. Il s’agit d’un jardin cultivé par un groupe d’habitants d’origine géographique, de milieu social et d’âge différent partageant un même intérêt commun pour la culture d’un potager. Des débats, des événements culturels, des ateliers peuvent être organisés pour favoriser l’échange et s’enrichir à travers les expériences et les débats proposés.
Production partagée entre producteurs
L’espace est un élément majeur lorsque nous sommes agriculteur. Il n’est pas toujours possible d’utiliser toute la surface que l’agriculteur possède, ou justement il est possible que l’espace commence à manquer. Ou bien, la production crée des “déchets” qui pourraient être réutilisés par d’autres agriculteurs. Par exemple, une chèvrerie pourrait donner son petit lait à des éleveurs d’animaux. L’objectif peut être de créer un cercle vertueux par exemple, ou de mutualiser des outils de production qui coûtent relativement chers à l’achat, à la maintenance.
Espace de vente partagé entre agriculteurs
L’important est de cultiver des relations et de partager des espaces de vente, mutualiser les ressources et réaliser des ventes complémentaires, toujours dans un esprit local.
Les espaces de vente partagés peuvent être de deux formes :
Une coopérative agricole : souvent de nature commerciale, les coopératives rassemblent des adhérents, c’est-à-dire des producteurs de proximité recherchant à commercialiser leurs produits dans un espace regroupant divers produits alimentaires. Les avantages sont liés à la diversité des produits qui permettent d’attirer différents consommateurs, d’éliminer la commercialisation de l’activité par exemple.
Un partenariat avec des producteurs : sous forme d’échanges, des producteurs s’associent pour commercialiser les produits d’un ou plusieurs producteurs locaux au sein de sa boutique de vente. Les produits gagnent ainsi en visibilité, et permettent des ventes complémentaires si les produits se complètent.
Des établissements scolaires à l’écoute des nouveaux besoins
Les établissements scolaires développent un système éducatif permettant de décloisonner l’apprentissage non plus qu’à l’école ou à domicile, mais aussi dans de nouveaux lieux pour favoriser l’apprentissage et la créativité.
Les incubateurs
Nombre des incubateurs sont liés à des écoles même si des incubateurs privés ou de recherche affiliés à l’Etat existent. Ces incubateurs au sein d’écoles permettent à des étudiants de développer leur projet dans une structure souvent gratuite leur offrant divers services tels que: un local, des ressources (internet, reprographie), un accompagnement réalisé par les professeurs/chercheurs, une mise en contact avec des entrepreneurs expérimentés ou des business angel par exemple.
Espaces de coworking scolaires
Dans le même esprit que les espaces de coworking traditionnels, ces espaces de coworking en établissement scolaire motivent les étudiants à s’y rendre pour travailler seul, en groupe, ou pour discuter avec des professeurs. Ce sont des lieux qui favorisent l’échange, contrairement aux bibliothèques ou centres de documentation où le silence est mot d’ordre et donc où le partage est difficile.
Des rencontres linguistiques en tiers-lieu
Pour améliorer ou apprendre une langue, l’OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse) a mis en place un système permettant à des français et des allemands de se rencontrer dans une auberge de jeunesse ou une structure d’accueil pour travailler ensemble sur un même projet. Ainsi, ils apprennent à communiquer ensemble, s’ouvrent à une nouvelle culture, apprennent grâce aux autres et construisent ensemble un projet à part entière dans un tiers-lieu. Cette initiative est sûrement précurseur d’un nouveau mouvement.
Nous avons vu que selon les besoins de chacun, différentes formes de tiers-lieu se développent pour répondre aux exigences des utilisateurs. Que vous ayez besoin de machines, d’un lieu pour travailler, pour apprendre, ou d’un espace de commercialisation, des concepts émergent sur la base de la solidarité permettant à chacun de concrétiser son projet.