« Ah, tu es freelance ?! Mais c’est génial ! ». Dans la tête de beaucoup de personnes que je croise, le freelance fleure bon la rose, déborde de passion et vit d’insouciance et d’eau fraîche.
Bien entendu, je ne vais pas non plus sortir les griffes pour les contredire… Mais, soyons objectifs une minute : le freelance ne vit pas pour autant au pays des bisounours et des licornes ! En réalité, le freelancing m’apparaît plutôt comme une grande épopée. C’est une véritable aventure personnelle, dans laquelle un Indiana Jones ou une Lara Croft des temps modernes décide de se lancer, en connaissance des risques et défis qui l’attendent sur son chemin vers le graal de l’épanouissement professionnel.
Car oui, le freelance n’est pas cloîtré dans une forteresse imprenable. Comme tout professionnel, il est sujet à des hauts et des bas. Bien souvent, c’est quand son activité n’en est encore qu’à ses balbutiements qu’il y est particulièrement vulnérable. Raison de plus pour s’y préparer convenablement !
Alors, si vous faites d’ores et déjà partie de l’expédition ou si l’envie vous démange de me rejoindre dans cette aventure à 1000 km/h, je vous livre quelques astuces pour vivre au mieux votre quotidien de freelance et démarrer (ou redémarrer) votre activité sur les chapeaux de roue !
#1 Devenez freelance par passion
Rares sont les freelances à avoir opté pour ce statut professionnel par défaut ou sous la contrainte, faute de mieux à se mettre sous la dent pour prétendre à un minimum de rentrées d’argent. Une écrasante majorité a choisi de le devenir. Parmi ceux-ci, on distingue généralement deux types d’individus : ceux qui ont tourné les talons au salariat pour (enfin) vivre de leur passion, et ceux qui se sont jetés à corps perdu dans l’indépendance par pure commodité. À votre avis, lequel de ces deux profils présente le plus de risques de baisser les bras en cours de route ?
Je m’explique. Le salariat, certains s’en accommodent très bien, quand d’autres ne peuvent pas le sentir. Chacun est libre d’y aller de son petit argument : réticences à supporter l’autorité hiérarchique, motivation qui s’étiole au fil des jours, routine qui s’installe peu à peu, manque de temps pour soi, horaires contraignants, salaire peu gratifiant, et j’en passe. Certes, je ne me permettrais pas de remettre en cause les ressentis individuels. Mais là où, d’après moi, le bât blesse, c’est quand on s’oriente vers le freelancing sur un coup de tête, en réponse au ras-le-bol du CDI.
Pourquoi ? Parce qu’il vous manque la petite étincelle. Le quotidien du freelance n’est pas tout rose, la route est parfois semée d’embûches et de désillusions, et il est très vite tentant de se laisser sombrer dans le dépit en envoyant tout valser. Or, la passion, c’est le souffle qui va gonfler la voile
de votre petite barque et vous permettre d’avancer, plus vite et dans la bonne direction. C’est celle qui vous donnera la force de vous battre bec et ongles pour vos idées, qui vous motivera à vous lever tous les matins et vous aidera à voir par-delà vos échecs. Vibrer pour ce que l’on fait, c’est le meilleur moteur que l’on puisse espérer, et c’est celui que je vous souhaite.
#2 Soignez votre organisation
Quand on devient freelance, on n’a plus personne au-dessus de nous pour nous dicter quoi faire, quand le faire et comment le faire. Chouette, me direz-vous ! Je vous l’accorde, être son propre patron a quelque chose de grisant : on est libre de s’organiser comme on le souhaite, d’aménager ses horaires de travail selon ses préférences ou de caser une petite grasse matinée par-ci par là parce qu’on a fait du houmous jusqu’à pas d’heure la veille au soir.
Sauf que, quoi qu’on en dise, un boss acariâtre, c’est un peu comme un cadre dans notre quotidien de travailleur (n’y voyez là aucun jeu de mots 😉 ). Et quand la corniche s’évapore et qu’on se retrouve largué en pleine nature, pas forcément facile de se remettre sur les rails pour gérer le tout-venant !
D’autant qu’aux prémices de notre activité, on a cette fâcheuse tendance à se sentir libre et léger comme un papillon, à tel point qu’on ne fait pas grand chose d’autre que … papillonner, justement. Malheureusement, ce n’est pas ça qui va faire fleurir nos petites affaires !
Mon conseil ? Une organisation béton. Et à l’ancienne, pourquoi pas. Le papier et le stylo ont déjà fait leurs preuves, et il est bien plus aisé de consulter un planning placardé bien en vue au-dessus de son bureau que d’ouvrir un énième onglet de temps à autres sur Google. Après, à chacun ses
méthodes et ses préférences, mais ne tenez pas un agenda virtuel si ce n’est pour l’ouvrir que quand ça vous toque… L’essentiel est de s’astreindre à un rythme de travail (à heures fixes, de préférence, le cerveau aime bien les petits rituels !) et de planifier ses activités à l’avance pour limiter au maximum les retards en cas d’imprévu.
#3 Conservez du temps pour vous
Lorsque notre travail finit par porter ses fruits, que les contrats s’accumulent et que les retours encourageants pleuvent, on se sent animé d’une énergie nouvelle. La joie et la fierté nous poussent à aller encore plus loin, à en vouloir encore plus, à faire toujours mieux. C’est une sensation tellement gratifiante qu’on en deviendrait presque des boulimiques de travail !
Et là, je dis non ! Ce genre de dérive porte un nom (assez rigolo, au demeurant) : le workaholism. Alors pour éviter de rejoindre le cercle des « workaholics anonymes », surtout : on prend soin de soi et on cultive ses good vibes ! S’il est bien sûr important de se sentir épanoui et heureux dans son
travail, il est dommage de croire que la vie se résume au business. Pour être bien dans ses jolis mocassins, il est essentiel d’aménager des phases de ressourcement pour son cerveau, son corps et son esprit, sans que les obligations professionnelles ne viennent empiéter dessus.
Besoin d’évacuer la pression de la journée ? On secoue son booty sur un rythme latino. Une activité physique regorge de bienfaits pour votre petit corps et votre moral. D’autant que vous aurez tôt fait de vous rendre compte que le freelance passe le plus clair de son temps à travailler prostré sur une
chaise, devant un écran d’ordinateur. Pensez aussi à la méditation pour faire le point sur votre développement personnel et choyer votre mental de winneuse. Enfin, si vous avez la chance d’avoir un amoureux ou même un bambin, ne les négligez pas et passez du temps avec eux : leur proximité vous régénérera et vous mettra du baume au cœur.
#4 Ne vous isolez pas
On a tous en tête cette image du freelance qui travaille en pyjama et pantoufles devant son bureau alors que l’horloge indique déjà 11h30. Seul, chez lui, entre la table à repasser et le séchoir à linge.
Bon, on nage en plein cliché… mais il y a sans doute un (tout petit) peu de vrai. D’autant qu’une grande majorité de freelances travaillent, effectivement, depuis chez eux.
Il est certain que la solution du travail à domicile n’est pas sans avantages : pas de local à payer, personne pour juger notre dégaine, confort ultime, tout le nécessaire à portée de main, etc. Mais à bien y réfléchir, le revers de la médaille n’est pas forcément bien clinquant. Car la bête noire du freelance, souvent vécue (à tort) comme une fatalité, c’est l’isolement. Il est néfaste pour le moral, d’une part, et pour le réseau, d’autre part.
Mais devinez quoi ? Vous n’êtes pas seul(e) ! Il y a tout un tas d’autres confrères qui ressentent la même chose que vous. Généralement, ceux qui souffrent de la solitude et de l’isolement s’immiscent dans un espace de coworking : cela leur permet d’intégrer une « famille » qui partage un quotidien similaire au leur, de croiser du monde et de faire des rencontres porteuses, tout en bénéficiant de services annexes (au passage, vous pourrez parfois en profiter même si vous n’êtes pas membre, voyez cette page par exemple). Car si vous choisissez de vous tourner vers le freelancing, étoffer votre réseau sera bien souvent indispensable à la pérennité de votre entreprise : à compétences égales entre deux freelances, c’est justement la teneur du réseau qui sera décisive…
#5 Sortez de votre coquille
Nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. Nos expériences personnelles et notre passé font que certaines personnes sont particulièrement sûres d’elles, quand d’autres doutent en permanence de leurs compétences et de leur légitimité. Savoir se remettre en cause est une grande qualité. Mais si vous souffrez d’un sérieux manque de confiance en vous qui vous freine en permanence dans vos élans créatifs et/ou relationnels, je vous conseille de travailler cet aspect de votre personnalité. Vous ne vous en sentirez que mieux, sur le plan individuel comme professionnel d’ailleurs ! 😉
Bien sûr, j’ai conscience que c’est plus facile à dire qu’à faire… Quand on plonge dans le freelancing, on nage bien souvent aux côtés de « requins », qui n’hésiteront pas à nous mettre des bâtons dans les roues si on leur fait de l’ombre. Il faut apprendre à ne pas se laisser marcher sur les pieds, à clamer
haut et fort ses idées sans crainte d’être jugé. Si votre manque d’assurance est visible, vous apparaissez d’emblée moins rassurant(e) aux yeux de vos partenaires, qui risquent de se détourner de vous. Et ce, même si vos compétences dépassent clairement celles de la grande gueule d’à côté.
Je vous encourage donc sincèrement à faire tout votre possible pour prendre sur vous…
Pour vous aider, vous pourriez peut-être tenter une courte formation de commercial ? Cela vous donnera des armes pour défendre vos points de vue et négocier vos contrats avec plus d’aisance… et au passage, ça fera la peau à certaines idées étriquées persistant dans les esprits, selon lesquelles les
femmes ne serait pas aussi bonnes que les hommes en affaires (XXIème siècle, bonjour) ! J’ai conscience que la grande majorité des lecteurs de ce blog sont des lectrices. En quittant le salariat, vous n’aurez certes plus de discrimination à l’embauche et autres joyeusetés moyenâgeuses, mais il
est possible que vous vous trouviez confrontée à une poignée de stéréotypes pour le moins rageants… contre lesquels vous devrez quotidiennement faire vos preuves. Mais la bonne nouvelle, c’est que c’est tout à fait dans vos cordes. J’en suis sûre et certaine. Alors ne lâchez rien ! Woman power ! 🙂
Voilà, j’espère que ces quelques conseils vous aideront à y voir plus clair !
Surtout, si une passion vous dévore, n’hésitez plus et lancez-vous ! Le freelancing est une formidable aventure humaine, et le voyage vaut le détour. Vous vous découvrirez des qualités insoupçonnées 🙂
Sur ce, je vous laisse à vos claviers.
Paix, amour et indépendance.
Note : article rédigé par Hélène Betoux