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Devenir consultant en Marketing et Communication Freelance : Quel statut choisir ?

Depuis maintenant 10 ans, le nombre d’indépendants augmente significativement. Le marché du travail se transforme et les jeunes attirés par l’autonomie et la liberté s’orientent de plus en plus vers le statut de Freelance. Les réformes du régime social des indépendants menées par le gouvernement Macron traduisent bien cet élan favorable au freelancers.

Si le statut d’indépendant touche un grand nombre de professions, certains se distinguent néanmoins. C’est le cas des métiers de consultants en marketing et en communication.

Si vous souhaitez vous lancer en tant que consultant en marketing ou en communication freelance, cet article est fait pour vous ! Nous allons nous pencher sur les interrogations que vous pouvez avoir avant de devenir indépendant.

 

Être Freelance : Qu’est-ce que c’est ?

 

En tant que freelance, tout comme un salarié classique, vous aurez à réaliser des prestations intellectuelles ou techniques pour des entreprises. Cependant, en plus de cela, vous serez tenus d’effectuer un certain nombre de tâches, parfois bien éloignées de votre activité initiale : recherche de clients, communication, négociation des contrats, gestion de la trésorerie. En effet, en tant que freelance, vous n’êtes pas un simple employé mais vous êtes avant tout votre propre patron. En contrepartie, ce choix vous permet de bénéficier de beaucoup plus d’indépendance et d’autonomie. Vous ne serez en effet pas contraints par un pouvoir hiérarchique mais serez libres de choisir vos horaires, votre lieu de travail et même vos clients et vos projets.

 

Consultant en Marketing ou en Communication freelance : En quoi consiste mon job ?

 

En tant que consultant en marketing ou en communication en freelance, vos journées seront bien remplis car en plus de votre coeur de métier, vous aurez un grand nombre de tâches à accomplir : étudions les plus en détail.

 

La recherche de contrats

 

Travaillant en freelance, c’est à vous de chercher les clients et les projets sur lesquels vous allez travailler. Pour cela, plusieurs solutions complémentaires existent. La première consiste à créer et à entretenir votre site internet. Celui-ci doit bien entendu mettre en avant votre numéro de téléphone et votre e-mail afin que les éventuels clients puissent vous contacter, mais il peut aussi être la vitrine de votre activité en présentant par exemple les projets sur lesquels vous avez travaillé. Dans une stratégie de référencement, la publication de contenus de qualité sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linked’In) ou sur un blog vous permettra de gagner en visibilité. Le meilleur moyen pour prospecter consiste à s’inscrire sur des plateformes destinées à mettre en contact les clients et les freelance. C’est le cas de HopWork par exemple. Enfin, le dernier moyen de trouver des clients, mais aussi le plus efficace, reste le réseau. Si votre stratégie de prospection est efficace, les clients viendront rapidement frapper à votre porte. En tant que freelance, vous avez alors la liberté d’accepter et de refuser les propositions qui vous sont faites.

 

La phase de négociation et de fixation du prix

 

Vous avez trouvé un client et son projet vous intéresse ? Il est alors temps d’entrer en négociation. Vous pouvez discuter le tarif de la prestation, la nature de la tâche à réaliser ou la durée du contrat. Attardons-nous un peu sur le prix. C’est une question extrêmement délicate car s’il semble évident que si surévaluer le coût de votre activité vous fera perdre des clients et vous sera fatal, le sous-évaluer est aussi extrêmement risqué. Ceci peut rendre votre activité non rentable et même vous faire perdre en crédibilité. Il est donc essentiel d’ajuster vos prix à ceux du marché en tenant compte des tarifs de votre concurrents, des prix que les clients sont prêts à payer, et enfin du prix que vous êtes en mesure d’accepter en fonction de la structure de vos coûts et de votre statut juridique notamment. Une fois d’accord sur les éléments du contrat, il est alors temps de le conclure. Ceci peut être fait par écrit ou par oral même s’il est toujours recommandé de demander une confirmation par écrit pour se prémunir en cas d’éventuels litiges.

 

 

Réalisation de la mission

 

Votre mission de consultants en marketing et en communication n’apparaît qu’à cette étape de votre travail. Vous aurez alors à définir la stratégie marketing d’une entreprise en étudiant le marché, son offre et sa demande. Une fois, celle-ci mise en place, vous aurez également à assurer son bon déroulement et à étudier les résultats obtenus à l’aide de KPIs définis avec l’entreprise.  

 

Comptabilité

 

Comme tout chef d’entreprise, vous devrez aussi vous occuper des finances de votre entreprise. L’ampleur de cette tâche dépendra du statut juridique que vous aurez choisi.

 

Pour certaines de ces missions, vous pouvez choisir de vous tourner vers des spécialistes (juristes pour la rédaction des contrats, comptables pour la comptabilité, agence de communication pour la prospection) qui réaliseront certaines tâches pour vous. Cependant, ces prestations ont un coût qu’il faut pouvoir assumer ensuite.  

 

Gagner sa vie en tant que consultant en marketing et communication freelance

 

Si vous choisissez d’exercer votre activité de consultant marketing et communication en tant que freelance, vous devez accepter de ne gagnez de l’argent que pour le travail fourni. Vous ne serez, en effet pas rémunéré en cas de maladies, de blessures, de chômage, ou de vacances. Il vous faudra également prendre en compte le fait, que si vous choisissez de travailler sur des projets de longue durée, vous ne serez la plupart du temps pas payé avant la fin. Ceci nécessite donc de s’organiser afin de pouvoir payer ses charges même pendant ses périodes “creuses”.

Pour facturer vos clients, plusieurs possibilités existent. La première consiste à réaliser une facturation au forfait. Dans ce cas le montant que vous toucherez pour la mission est défini dès le départ. Vous pouvez également opter pour une facturation dépendante du temps passé sur la mission : nombre d’heures ou nombre de jours. Ceci est plus rarement pratiqué.

Quoi qu’il en soit, quelque soit, le modèle de facturation choisi, comme nous l’avons vu plus haut, il est important de ne pas facturer un prix trop élevé (auxquels cas, vos potentiels clients se tourneront vers la concurrence) ou un prix trop faible (qui risque de rendre votre activité non rentable et de causer sa perte). Rappelez vous que votre tarif est également gage de crédibilité. Facturer un prix inférieur à ce que vous devriez risquera donc d’inquiéter vos potentiels clients sur la qualité de votre travail. Accepter d’être sous-payé (notamment quand vous venez de lancer votre activité), c’est également prendre le risque de ne jamais pouvoir sortir de cette spirale infernale. Vos clients refuseront de payer par la suite un prix supérieur, et vous recommanderons à d’autres potentiels clients pour le prix que vous avez pratiqué par le passé.

En moyenne, les tarifs pratiqués par les consultants marketing et communication senior peuvent atteindre 900 euros hors taxe par jour. Ce montant est néanmoins à prendre avec des pincettes puisqu’il dépend d’un grand nombre de critères tels que le type de mission, le nombre d’année d’expérience ou la location géographique.

 

Quel statut juridique le consultant Marketing et Communication Freelance doit-il adopter ?

 

Que de complexité dans la jungle des statuts juridiques… Et pourtant c’est une des principales choses que vous aurez à déterminer lorsque vous déciderez de lancer votre activité. En effet, vous devrez choisir votre statut juridique afin de pouvoir obtenir votre numéro de SIRET/SIREN. Or ce choix peut être déterminant pour la réussite de votre activité future puisqu’il conditionne notamment le régime social et fiscal, les obligations comptables, la taille de votre entreprise ou les responsabilités du dirigeant. Tentons donc d’y voir plus clair et de mettre en lumière les différentes possibilités qu’il est possible d’envisager.

Le consultant en Marketing et Communication qui souhaite lancer son activité en freelance a le choix entre les statuts juridiques suivants :

  • Le régime d’auto-entrepreneur
  • Les statuts d’entreprise individuelle (EI) et d’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)
  • La société : la société par action simplifiée unipersonnelle (SASU) ou l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
  • Le portage salarial

 

Mais alors comment et surtout lequel choisir ? Analysons les l’un après l’autre.

 

#1 Le régime d’auto-entrepreneur

 

Renommé régime micro-entrepreneur depuis 2016, le régime d’auto-entrepreneur séduit aujourd’hui un peu plus de la moitié des travailleurs en freelance et est particulièrement plébiscité pour sa simplicité et sa facilité d’inscription lorsque l’on débute son activité.

Il est en effet particulièrement simple de s’immatriculer en tant qu’auto-entrepreneur, et ceci est totalement gratuit. Pour cela, vous n’avez qu’à vous rendre sur le site https://www.lautoentrepreneur.fr et suivre les indications qui y sont données. De plus ce statut a également de nombreux avantages d’ordre financier. En lieu et place des diverses cotisations sociales et impôts, vous ne payez qu’une unique cotisation de l’ordre de 23% de votre chiffre d’affaire réalisé et votre activité est également franchisée de TVA.

Néanmoins, ce statut a également des inconvénients qu’il est indispensable de connaître.

  • Tout d’abord, comme dans la grande majorité des statuts juridiques accordés aux travailleurs en freelance, vous ne bénéficierez pas d’assurance chômage en cas d’arrêt de travail (que celui-ci soit volontaire ou involontaire). Ceci pourrait bien changer dans les années à venir mais en attendant, si vous souhaitez vous prémunir contre ce risque, il est important de souscrire à une assurance particulière. Pour ce qui est de l’assurance maladie et maternité, vos soins, médicaments et hospitalisation vous seront normalement remboursés. Vous disposez également d’un droit à la retraite qui dépendra de votre chiffre d’affaire réalisé et du nombre de trimestres que celui-ci vous permettra de valider.
  • Une autre limite du statut d’auto-entrepreneur est que celui-ci est particulièrement risqué financièrement. En effet, la responsabilité financière étant illimitée, vous engagez l’ensemble de vos biens et patrimoine personnel (à l’exception de votre résidence principale) lorsque vous le choisissez. En cas de faillite ou de dettes excessives, vos bien peuvent alors être saisis. Un moyen de les protéger existe néanmoins en réalisant une déclaration devant notaire.
  • Enfin, le statut de freelance, limite grandement votre activité de consultant Marketing et Communication puisqu’il est réservé aux activités dont le chiffre d’affaire est inférieur à 33 100€. Si votre statut dépasse ce montant, il vous faudra alors changer de statut.

 

#2 Le statut d’entreprise individuelle

 

Un excellent moyen de conserver la simplicité d’enregistrement du statut d’auto-entrepreneur tout en exerçant une activité donc le chiffre d’affaire hors taxe dépasse 33 100€ est d’opter pour l’entreprise individuelle (EI) ou pour une forme relativement similaire mais plus sécurisé : l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).

Les démarches permettant d’adopter le statut d’entreprise individuelle sont relativement simples et peu coûteuses (moins de 100€ en général) puisqu’elles ne nécessitent pas de rédiger des statuts, de publier un avis de constitution dans le journal d’annonces légales (JAL) ou d’effectuer des apports en capital.

Ce statut possède néanmoins lui aussi quelques inconvénients :

  • Tout d’abord, les cotisations fiscales sont plus élevés qu’avec le statut d’auto-entrepreneur et s’élèvent à environ 30% de votre chiffre d’affaire. Étant soumis au régime réel, vous serez imposés sur vos résultat réels (recettes – charges). Vous payerez également la TVA à vos fournisseurs mais il vous sera possible de la déduire de vos charges.
  • Sur le plan social, comme pour le régime d’auto-entrepreneur, vous serez soumis au régime social des indépendants et ne toucherez donc pas d’allocation chômage en cas d’arrêt d’activité.
  • Enfin, dans l’EI comme pour l’auto-entrepreneur, la responsabilité financière est illimitée et sauf déclaration d’insaisissabilité devant notaire, vos biens matériels ne seront pas protégés et pourront être saisis en cas de difficultés financières. Le statut d’Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL) permet cependant de limiter ce risque puisque vous pourrez alors séparer votre patrimoine personnel de votre patrimoine professionnel et donc protéger une partie de vos biens. Cependant, l’EIRL entraîne nécessairement des complications en terme de procédures puisqu’elle exige de réaliser un dépôt annuel des comptes et un dépôt de la liste des biens professionnels. Mettre en place cette forme juridique prend donc plus de temps et peut également être plus coûteuse puisqu’elle nécessite de faire appel à un notaire pour évaluer le montant des biens.

 

#3 La société

 

Si vous savez déjà dès la création de votre activité, que vous souhaitez la développer, la société doit alors être une option à envisager. En effet, l’EURL ou la SASU permettent d’adopter plus aisément par la suite le statut de SARL qui vous permettra de vous associer. De plus, ces statuts juridiques vous offrent une certaine sécurité puisque la responsabilité financière de l’entrepreneur est limité. En cas de faillite ou de dettes, vos bien personnels ne pourront être saisis.

Cependant, malgrés ces avantages, la création du société est bien plus compliqué et coûteuses que pour l’auto-entrepreneur, l’EI ou l’EIRL. Afin de mettre en place un tel statut juridique vous devrez obligatoirement passer par la rédaction des statuts de l’entreprise et la publication d’un avis de constitution dans le journal d’annonces légales. Vous devrez de plus faire appel à un comptable pour gérer l’aspect financier de votre activité. Enfin le coût de la mise en place d’une société peut aller de 300 à 1900 euros.

Vous serez de plus tenus, de réaliser 20% des apports en capital à la constitution de la société pour l’EURL et 50% pour la SASU. Le reste du capital devra être libéré dans les 5 ans qui suivent la création.

 

#4 Le portage salarial

 

Le portage salarial peut être la solution idéale si vous souhaitez bénéficier dans le même temps de la flexibilité et de la liberté propre au régime des indépendant tout en vous assurant une certaine sécurité dans votre activité professionnelle. En effet, un consultant en Marketing et communication en portage salarial bénéficiera d’une assurance chômage, d’une assurance responsabilité civile, d’une retraite et d’une garantie de salaire au même titre qu’un salarié classique assuré au régime général. La possibilité de pouvoir justifier d’un CDI ou de fiches de paye vous facilitera aussi la vie dans bien des cas (location d’appartement par exemple). Enfin si vous éprouvez des difficultés particulièrement prononcées quant à l’exercice des tâches administratives, juridiques, fiscales et comptables, le portage salarial est fait pour vous. En effet, ce statut vous dispense de ces missions, pas toujours très intéressantes. Ces tâches sont prises en charge par la société de portage salarial qui vous embauche et qui se charge également de vous trouvez des missions. Enfin, en portage salarial, vous bénéficierez également d’une responsabilité financière limitée et n’engagerez donc pas vos biens personnels.

Néanmoins, la contrepartie de tous ces avantages réside bien entendu dans le coût du portage salarial. Vous serez en effet tenu de payer non seulement les charges patronales mais devrez aussi reverser une partie de votre rémunération à l’entreprise de portage salarial, qui prendra une commission sur vos prestations. Une fois ces charges retirées, vous conserverez en moyenne entre 45% et 60% de votre chiffre d’affaire hors taxe.

 

Le statut de Freelance est un statut qui devrait continuer d’attirer de nombreux travailleurs dans les années  à venir et qui ne cesse d’évoluer et d’être réformé. Alors si vous souhaitez vous lancer, n’hésitez pas à faire appel à des experts comptables ou juridiques afin de vous orienter dans vos décisions.